Photo d'une forêt ravagée en conséquence de l'élevage industriel Photo: CIWF

L’agriculture, même végétale, a un impact sur la faune. Cependant, il est important d’analyser les faits pour comprendre l’ampleur de cet impact et le comparer avec celui de l’élevage et des abattoirs.

L’élevage industriel tue bien plus d’animaux que l’agriculture végétale

L’élevage implique deux types de morts massives

  1. Les animaux d’élevage tués pour la consommation humaine : Chaque année, plus de 80 milliards d’animaux terrestres sont abattus pour la viande (FAO, 2023). Ces animaux ont une conscience, ressentent la douleur et ont souvent vécu des conditions de vie misérables avant d’être tués.
  2. Les animaux sauvages tués pour soutenir l’élevage :
    • Destruction massive d’habitats pour faire place aux pâturages et aux cultures destinées aux animaux d’élevage.
    • Utilisation de pesticides et de monocultures pour produire l’alimentation du bétail. Selon une étude publiée dans Nature (Machovina et al., 2015), l’élevage est responsable de 60 % de la perte de biodiversité mondiale.
    • Abattage volontaire de prédateurs et d’animaux nuisibles (renards, loups, sangliers, oiseaux) qui pourraient nuire aux cultures ou aux élevages.

🌱 Comparaison avec une agriculture destinée à l’alimentation humaine :

  • Produire 1 kg de protéines animales nécessite 5 à 15 fois plus de cultures végétales (Poore & Nemecek, 2018).
  • Si nous supprimions l’élevage, nous pourrions nourrir 4 milliards de personnes supplémentaires avec les mêmes terres agricoles.

Conclusion : Même si l’agriculture végétale a un impact, il est bien moindre que celui de l’élevage, qui tue à la fois les animaux d’abattoir et les animaux sauvages indirectement.

Souffrance animale : l’abattoir vs. l’agriculture

L’affirmation selon laquelle les abattoirs sont plus respectueux que l’agriculture est infondée.

Dans les abattoirs

  • L’étourdissement est souvent mal réalisé. Une enquête de L214 (2022) montre que jusqu’à 12 % des bovins et 16 % des porcs sont mal étourdis avant d’être égorgés, ressentant pleinement la douleur.
  • Certains abattoirs pratiquent l’abattage sans étourdissement, où les animaux sont égorgés conscients, ce qui entraîne une agonie pouvant durer plusieurs minutes (Grandin, 2017).
  • Les conditions d’élevage des animaux avant l’abattage sont souvent extrêmement stressantes, avec des cages surpeuplées, des blessures non soignées et un stress psychologique important.

Dans l’agriculture

  • Oui, certaines petites créatures comme les insectes et les lombrics peuvent être affectées par le labour. Cependant, ces êtres n’ont pas le même système nerveux complexe que les mammifères et ne ressentent pas la douleur de la même manière (Sneddon et al., 2014).
  • De nombreuses pratiques agricoles végétaliennes cherchent à minimiser ces impacts, comme le non-labour, l’agriculture régénérative et l’agroforesterie.

Conclusion : Dire que l’agriculture végétale provoque plus de souffrance que l’élevage est faux. Les animaux tués dans les abattoirs subissent des jours, des mois, voire des années de souffrance avant leur mort, contrairement aux insectes ou petits animaux tués involontairement par les machines agricoles.

Une alternative plus éthique : l’agriculture végane

De nombreux agriculteurs végans développent des méthodes pour réduire les dommages aux animaux :

  • L’agriculture sans labour réduit la destruction des sols et des micro-organismes.
  • Les cultures en permaculture et agroécologie favorisent la biodiversité.
  • Les cultures en serres hydroponiques permettent de produire des aliments sans endommager les sols.

En supprimant l’élevage, nous pourrions réduire ces impacts et préserver bien plus d’animaux.

Les végans ne sont pas dans le déni, ils agissent pour réduire la souffrance

  • Aucun végan ne prétend être parfait. L’objectif est de réduire autant que possible la souffrance animale.
  • Contrairement à l’élevage, qui tue des animaux sensibles, conscients et doués d’émotions, l’agriculture végétale cause moins de souffrance et cherche constamment à s’améliorer.
  • Dire que les végans sont des “donneurs de leçons” revient à attaquer les personnes plutôt que les idées. Le but n’est pas de culpabiliser, mais de proposer des alternatives plus éthiques et durables.

Bref

L’élevage tue bien plus d’animaux que l’agriculture végétale, à la fois directement (abattoirs) et indirectement (destruction d’habitats, abattage de prédateurs).
La souffrance animale dans les abattoirs est bien documentée et souvent plus intense que celle causée par l’agriculture végétale.
Les végans ne sont pas dans le déni : ils reconnaissent l’impact de l’agriculture et soutiennent des alternatives plus éthiques, comme l’agriculture sans labour et l’agriculture régénérative.

🌱 Réduire la consommation de viande permet de sauver bien plus d’animaux, directement et indirectement.

📚 Sources

  1. FAO (2023). Livestock and environmental impact.
  2. Poore, J., & Nemecek, T. (2018). Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers, Science.
  3. Machovina, B., Feeley, K. J., & Ripple, W. J. (2015). Biodiversity conservation: The key is reducing meat consumption, Science of the Total Environment.
  4. Grandin, T. (2017). Animal welfare in slaughter plants, Annual Review of Animal Biosciences.
  5. Sneddon, L. U., Elwood, R. W., Adamo, S. A., & Leach, M. C. (2014). Defining and assessing animal pain, Animal Behaviour.

😊 Dialogue et information sont essentiels. Merci d’en discuter !