Le soja pour devenir une femme
Le lobbying est une activité aussi connue que méconnue. On sait à quoi ça sert mais on ne sait pas bien comment ça se passe et quelles en sont les réelles conséquences. Même si on peut se faire une vague idée.
Il y a plein de sujets concernés que ce soit dans l’agro-alimentaire, la pharmaceutique, les énergies, … Tout le monde a un intérêt quelque part et certains ont les moyens d’obliger à satisfaire leurs envies. Donc vous povuez considérer que du lobbying, y en a partout. C’est pas compliqué.
Et on est des éponges. On est faible.
Aujourd’hui, on va évoquer le lavage de cerveau dont vous êtes la victime et à commencer par éclaircir le cas du soja.
Selon le Monde, les premiers diffuseurs de fausses informations sont souvent des pages Facebook douteuses. C’est triste. Finalement, les lobbies n’ont plus rien à faire. Une publication au titre accrocheur et il suffit d’un clique pour que n’importe qui contribue à diffuser le message. Même pas besoin de lire la publication et encore moins le lien sur lequel elle débouche.
La présence de viande humaine dans un McDonald aux États-Unis d’Amérique a été largement révélée. Cette une information qui est partie d’un canular.
Vous vous souvenez du pompier blessé à l’œil par une racaille qui vit dans les alentours de l’intervention ? C’était un tir de policier et ce n’était pas du tout au même endroit.
Pour rester dans le thème de la chaîne, je vais rebondir sur le sujet de l’alimentation.
Un des aliments les plus controversés de l’alimentation végétale est le soja. Le soucis concernant le soja, c’est qu’il contient des phyto-œstrogènes, comme beaucoup d’aliments. Qu’est-ce que c’est ? Rien. C’est un faux truc. Ce que l’on met sous la dénomination de phyto-œstrogènes sont en fait des isoflavones. Une fois ingérées, elles agissent à la manière des hormones naturelles ou synthétiques mais avec une efficacité 1000 à 2000 fois moindre. Celles qu’on trouve principalement dans le soja, sont la génistéine et la daidzéine. Les isoflavones vont se fixer sur les récepteurs des œstrogènes et vont soit combler les déficits, soit compenser les excès hormonaux.
Il existe bon nombre d’études attestant de l’innocuité chez l’homme comme l’AHA (American Heart Association) le 17 janvier 2006 et l’AHRQ (Agency for Healthcare Research and Quality, l’agence américaine pour la recherche médicale) dans un rapport datant d’août 2005.
Une étude publiée en 2008 et menée sur des hommes obèses, a montré une baisse de la fertilité. Mais cette étude est très discutable puisque les hommes obèses produisent davantage d’œstrogènes puisque les œstrogènes sont synthétisés dans l’organisme à partir du cholestérol. Pourquoi avoir choisi cet échantillon au sein de cette population particulière ? Pourquoi pas au sein de la population globale ? On aurait voulu démontrer que le soja était néfaste pour la fertilité, on ne s’y serait pas pris autrement.
Par ailleurs, il ne faut pas confondre fertilité et fécondité. Il faut savoir que les isoflavones, comme tous les antioxydants, améliorent la fécondité. Il est possible que le soja réduise la quantité de sperme, mais en améliore la qualité. À noter que le liquide séminal est cancérigène, et augmente notamment le risque de cancer de l’utérus, une baisse de la quantité de sperme n’est donc pas nécessairement une mauvaise nouvelle pour les femmes…
Bref, Ll soja fait présentement l’objet de plusieurs controverses. Cela est vrai pour les maladies cardiovasculaires, mais également pour les cancers : certaines études l’accusent d’augmenter le risque de cancer du sein, quand d’autres affirment au contraire qu’il protège contre les cancers hormono-dépendants.
Dans tous les cas, si vous consommez des aliments à base de soja, “mieux vaut préférer les produits issus de l’agriculture biologique, produits en France, afin d’éviter le soja OGM dont on ne connaît pas les effets à long terme”, conseillait le Dr Michel Roussel, généraliste et phytothérapeute.
Sources :
- Mark Messina, « Soy Intake and Cancer Risk : A Review of the In Vitro and In Vivo Data », Nutrition and Cancer, 1994.
- N. L. Petrakis, et al, « Stimulatory influence of soy protein isolate on breast secretion in pre-and postmenopausal women », Cancer Epid Bio Prev,1996.
- Craig Dees, et al, « Dietary estrogens stimulate human breast cells to enter the cell cycle », Environmental Health Perspectives,1997.
- R. L. Divi, et al, « Anti-thyroid isoflavones from the soybea », Biochemical Pharmacology, 1997.
- Claude Hughes, « Soy Intake May Affect Fetus », Reuters News Service, November 5, 1999.
- « Vegetarian diet in pregnancy linked to birth defect », British Journal of Urology International, January 2000.